Le festival ALIMENTERRE

Un évènement incontournable sur l’alimentation durable et solidaire

Le festival ALIMENTERRE a vu le jour en 2007 dans un cinéma parisien. Depuis, il est devenu un évènement international sur l’alimentation durable et solidaire organisé chaque année du 15 octobre au 30 novembre. Autour d’une sélection de films documentaires, il amène les citoyens à s’informer et comprendre les enjeux agricoles et alimentaires en France et dans le monde, afin qu’ils participent à la co-construction de systèmes alimentaires durables et solidaires et au droit à l’alimentation. 

100 000 personnes et 2 500 événements dans 900 communes

Durant 1 mois et demi, près de 2 500 événements sont organisés dans 900 communes et 16 pays : projection-débat, marché alimentaire et solidaire, atelier cuisine bio, locale et équitable avec des enfants, exposition, visite de fermes et rencontre avec des professionnels agricoles, jeu pédagogique pour une classe de lycéens, spectacle de rue, etc. Près de 100 000 personnes participent chaque année, dont plus de la moitié des jeunes provenant en majorité de lycées agricoles. Les initiatives jeunesse les plus novatrices et originales sont récompensées dans le cadre du Prix ALIMENTERRE, organisé avec l’enseignement agricole.

Des intervenants venus d’ailleurs pour un regard croisé sur l’alimentation dans le monde

Durant le Festival, le CFSI invite également trois intervenants d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique latine engagés dans leur pays pour une agriculture et une alimentation durables et solidaires. Ils sont en tournée en France en novembre pendant une quinzaine de jours et se joignent au millier d’intervenants français et internationaux pour débattre et assurer un regard croisé des enjeux et des solutions en France et dans le monde.

Des milliers d’organisateurs rassemblés autour de valeurs communes

Coordonné par le CFSI, le Festival ALIMENTERRE est organisé par plus de 3 900 organisations : lycées, cinémas, associations, collectivités territoriales, fermes, etc. 44 structures nationales sont partenaires de l’évènement. Toute organisation qui souhaite informer et sensibiliser les citoyens des enjeux alimentaires locaux et mondiaux peut organiser un ou plusieurs évènements en partenariat avec d’autres structures de son territoire. Le CFSI propose des outils pédagogiques, des films aux droits négociés, des outils de communication et un accompagnement de proximité réalisé par les coordinateurs territoriaux. Découvrez le réseau ALIMENTERRE !

À l‘origine de la faim et de la malnutrition: Pauvreté et Inégalités

Télécharger le document complet de la Charte pour une agriculture et une alimentation durables et solidaires

Plus de 800 millions de personnes dans le monde, soit 1 personne sur 9, principalement des ruraux, souffrent de la faim. Il s’agit pour moitié de paysannes et de paysans. La majorité vit en Asie. En Afrique, 1 personne sur 5 est sous-alimentée et en Europe la faim réapparait. Parallèlement les taux de surpoids et d’obésité s’accroissent (1).

La pauvreté, les conflits, l’accaparement des terres, l’insécurité, les discriminations de genre, l’accès inégal aux moyens de production (terre, eau, semences, stockage, crédit etc.) et les dérèglements du climat engendrent la faim et la malnutrition.

Pourtant la production agricole peut être suffisante pour nourrir les 9 milliards d’habitants de la planète à l’horizon 2050. Encore faut-il des politiques volontaristes qui encouragent les productions locales et les marchés régionaux. Or, on constate plutôt un désengagement des États et la diffusion du modèle agro-industriel dominé par les multinationales, déstabilisant l’agriculture familiale et paysanne.

UN SYSTÈME ALIMENTAIRE MONDIAL  INÉQUITABLE

Les multinationales disposent aujourd’hui d’un pouvoir économique, politique et juridique  énorme face aux agriculteurs, aux entreprises locales et aux États. Une production et une distribution de masse standardisées, y compris dans les pays les plus pauvres, exacerbent la faim et la malnutrition et détruisent des emplois. Ce système repose principalement sur la monoculture et la spécialisation ainsi que sur un usage intensif d’intrants chimiques qui dégradent la qualité des aliments et contribuent à l’épuisement des sols et au recul de la biodiversité. Il engendre gaspillage et externalités négatives, économiques, sociales et environnementales, dont le montant est estimé à deux fois le budget de la France (2). La corruption et l’évasion fiscale provoquent la fuite de ressources qui pourraient financer des politiques agricoles et de coopération durables et solidaires.

UNE CONCURRENCE QUI EXCLUT LES PLUS FAIBLES

Les accords de libre-échange mettent en concurrence des producteurs et des transformateurs qui évoluent dans des contextes très différents. Ils dérégulent les marchés mondiaux, provoquent la volatilité des prix et des revenus insuffisants. Il en résulte une exclusion des paysans les plus vulnérables qui rencontrent des difficultés croissantes d’accès aux ressources, aux moyens de production et aux marchés ainsi qu’une exploitation des travailleurs agricoles. Dans de nombreux pays, le métier d’agriculteur n’est pas reconnu au plan juridique, ce qui empêche une représentation politique et sociale.

VULNÉRABLES PARMI LES PLUS VULNÉRABLES : LES FEMMES ET LES JEUNES

Dans beaucoup de pays, l’accès aux ressources,  en tout premier lieu au foncier, ainsi qu’à la formation est plus difficile pour les femmes que pour les hommes. Elles sont peu représentées par et dans les syndicats et les organisations paysannes. Leur rôle dans le secteur agricole et alimentaire est crucial mais elles risquent d’être exclues lorsque les activités deviennent plus rentables. À travail égal, les travailleuses agricoles touchent un salaire beaucoup plus faible que les hommes. Or, la faiblesse des revenus des femmes, la durée de leur temps de travail et sa pénibilité ont des effets sévères sur la nutrition des enfants.

Ce système n’offre guère d’avenir aux jeunes (15-24 ans) qui représentent 20 % de la population mondiale. Plus de la moitié d’entre eux vivent dans les zones rurales des pays en développement. Le manque de formation et , le difficile accès aux espaces de décision, et les incertitudes des marchés ne créent pas d’attractivité pour les métiers agricoles ni de perspectives d’activités rémunératrices.

UN FOISONNEMENT D’INITIATIVES DURABLES ET SOLIDAIRES

L’agriculture familiale et paysanne produit 70 % de l’alimentation consommée dans le monde, et crée des emplois et de la richesse sur les territoires. Partout, des consommateurs sont soucieux de la qualité de leur alimentation. Des citoyens s’organisent et inventent d’autres modes de production et de consommation qui répondent aux principes du commerce équitable et favorisent l’agroécologie.

La suite : Réformer le système agricole et alimentaire

Source: https://www.alimenterre.org/le-festival-alimenterre